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Année de la Mer : enjeux, défis et actions pour préserver nos océans
Publié le 28 avril 2025
2025 a été déclarée Année de la Mer par plusieurs institutions internationales et ONG environnementales. Plus qu’un symbole, cette mobilisation collective rappelle une urgence trop longtemps ignorée : celle de protéger les océans, ces géants bleus qui couvrent plus de 70 % de la surface de notre planète. Depuis des décennies, nos mers subissent des pressions croissantes, de la pollution plastique à la surpêche, en passant par l’acidification des eaux ou le réchauffement climatique. Pourtant, leur rôle est fondamental dans l’équilibre climatique mondial, la régulation de l’oxygène et la préservation de la biodiversité. À travers cet article, nous allons explorer les grands enjeux de l’Année de la Mer, les défis colossaux à relever, et surtout les actions concrètes que citoyens, entreprises et gouvernements peuvent mettre en place pour inverser la tendance.
Les océans, des poumons bleus en péril
Il est courant de dire que les océans sont les “poumons de la planète”. Ce n’est pas qu’une métaphore poétique : ils produisent à eux seuls plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons, principalement grâce au phytoplancton qui habite leurs eaux superficielles. En parallèle, ils absorbent près de 30 % du dioxyde de carbone émis par les activités humaines. En somme, les mers sont des régulateurs naturels du climat mondial. Mais aujourd’hui, leur capacité à jouer ce rôle s’affaiblit à mesure que nous les exploitons sans relâche.
Le réchauffement climatique, causé par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, provoque une hausse de la température des océans, ce qui a des conséquences dramatiques. La montée des eaux, la perte de la biodiversité marine, la mort massive des coraux et la modification des courants marins ne sont que quelques-unes des conséquences directes. Ces déséquilibres mettent en péril les écosystèmes marins, mais également les populations humaines qui en dépendent, notamment dans les régions côtières. Des millions de personnes vivent de la pêche artisanale ou du tourisme littoral. Si les océans se meurent, c’est toute une économie – et un mode de vie – qui s’effondre avec eux.
Une crise environnementale multidimensionnelle
Les menaces qui pèsent sur les océans sont nombreuses et souvent interconnectées. La pollution plastique est probablement la plus visible. Chaque année, plus de 11 millions de tonnes de plastique finissent dans les mers, se fragmentant peu à peu en microplastiques qui contaminent toute la chaîne alimentaire, jusqu’aux humains. Cette pollution ne concerne pas uniquement les rivages exotiques : on la retrouve dans les fjords norvégiens, les abysses du Pacifique et même dans les glaces arctiques. Elle est omniprésente et insidieuse.
La surpêche, quant à elle, met à mal la régénération naturelle des stocks marins. Selon la FAO, près de 35 % des stocks halieutiques mondiaux sont surexploités, parfois jusqu’à la disparition totale de certaines espèces emblématiques comme le thon rouge, la morue ou l’espadon. Cette pression sur les ressources n’est pas simplement le fait des flottes industrielles. Elle est aussi alimentée par la demande croissante de poisson dans nos assiettes, par la mondialisation des échanges et par le manque de régulation dans certaines zones de pêche.
À cela s’ajoutent les pollutions chimiques, les marées noires, les déchets industriels, l’acidification des océans causée par l’absorption du CO₂, ou encore la pollution sonore qui perturbe gravement les espèces marines, notamment les mammifères comme les baleines et les dauphins. Les océans souffrent, silencieusement, et les conséquences ne sont plus lointaines : elles sont déjà là.
2025 : un tournant nécessaire dans la conscience collective
L'Année de la Mer ne se veut pas un simple événement ponctuel. Elle a pour objectif de servir de catalyseur à une prise de conscience mondiale. De nombreuses campagnes internationales voient le jour en 2025, visant à alerter le grand public sur l’état des océans et à promouvoir des actions concrètes. C’est aussi une occasion pour la communauté scientifique de rendre plus accessible au grand public ses travaux et ses conclusions souvent alarmantes. L’idée est simple : reconnecter les humains à la mer. Pas uniquement en tant qu’espace de loisirs ou de contemplation, mais en tant qu’écosystème vital pour l’équilibre planétaire.
Les écoles, les entreprises, les institutions culturelles sont appelées à participer à cette dynamique. Des expositions itinérantes, des ateliers pédagogiques, des opérations de nettoyage des plages, mais aussi des conférences et des débats publics sont organisés à travers le monde. L’enjeu est de faire descendre la mer dans la conscience de chacun. Car protéger ce que l’on ne connaît pas, ce que l’on ne comprend pas, est difficile. C’est par la connaissance, par l’émotion et par l’implication que la protection deviendra une évidence.
Le rôle des entreprises dans la préservation des océans
L’impact des entreprises sur les océans est considérable, qu’elles soient dans les secteurs de la pêche, du transport maritime, de la chimie, de l’agroalimentaire ou du textile. Mais elles ont également un rôle majeur à jouer dans leur préservation. À l’heure où la responsabilité sociétale devient un critère de plus en plus scruté, les engagements environnementaux ne peuvent plus se limiter au greenwashing. L’Année de la Mer offre une opportunité concrète pour repenser les pratiques professionnelles sous l’angle de leur impact sur les milieux marins.
Les entreprises peuvent agir à plusieurs niveaux : réduction des emballages plastiques, adoption d’une chaîne d’approvisionnement plus durable, partenariat avec des ONG spécialisées, ou encore sensibilisation de leurs salariés. L’éducation en entreprise est une voie encore trop peu exploitée, mais qui peut avoir un effet démultiplicateur. Une équipe bien informée, engagée et sensibilisée sera bien plus encline à modifier ses comportements – au travail comme dans la vie personnelle. D'ailleurs, chaque année en juin, nous proposons un challenge Eau ! Découvrez tous les détails dans cette fiche.
Des actions concrètes à la portée de tous
Si l’enjeu paraît immense, la mobilisation individuelle a elle aussi un rôle crucial à jouer. L’Année de la Mer doit rappeler que chacun peut contribuer à préserver les océans, même depuis l’intérieur des terres. Cela commence par des gestes simples mais puissants : consommer moins de plastique, trier ses déchets, refuser les produits à usage unique, choisir du poisson issu de la pêche durable, éviter les cosmétiques contenant des microbilles plastiques, ou encore utiliser des produits d’entretien non polluants.
L’Année de la Mer 2025 marque un tournant dans notre rapport à cet écosystème aussi fascinant que fragile. Elle invite chacun d’entre nous – citoyens, entreprises, institutions – à repenser notre lien avec l’océan. Derrière cette vaste étendue bleue se cache un trésor de vie, une mémoire géologique, une richesse biologique inégalée. Mais cette immensité ne doit pas être synonyme d’invulnérabilité. Bien au contraire, les océans sont aujourd’hui vulnérables, et leur protection ne peut plus être repoussée. Agir pour les océans, c’est agir pour le climat, pour la biodiversité, pour notre santé, et pour les générations futures. C’est un devoir, mais aussi une promesse : celle de réconcilier l’humanité avec la planète bleue qui l’a vue naître. Il est encore temps, mais le temps presse.