Pourquoi il est si difficile de changer ses habitudes (même quand on veut sauver la plan�ète)

Adopter des comportements plus écologiques, réduire ses déchets, consommer local, limiter son usage de la voiture ou encore éteindre ses appareils électriques… Beaucoup d'entre nous savent ce qu'il faudrait faire pour réduire leur impact sur l’environnement. Pourtant, entre l’intention et l’action, un fossé persiste. Pourquoi est-il si difficile de changer nos habitudes, même lorsqu'on est convaincu de la nécessité d’agir pour la planète ? Il ne s'agit pas simplement d’un manque de volonté, mais d’un ensemble de mécanismes psychologiques, sociaux et environnementaux qui freinent notre passage à l’action.

Le cerveau humain n’est pas conçu pour le long terme

Notre cerveau est câblé pour répondre à des menaces immédiates, pas à des crises lentes et abstraites comme le changement climatique. Cette réalité, issue des neurosciences, explique en partie notre inaction face à l’urgence écologique. Quand un danger est perçu comme lointain, incertain ou complexe, notre système de décision a tendance à minimiser l'urgence. Le climat ne provoque pas (encore) de douleur directe au quotidien pour la majorité d’entre nous. Résultat : notre cerveau traite les enjeux écologiques comme des problèmes “différés”, relégués derrière les préoccupations immédiates comme les deadlines professionnelles, la gestion du quotidien ou les soucis financiers.

De plus, les bénéfices des comportements écoresponsables sont souvent invisibles à court terme. Recycler, éteindre la lumière ou manger moins de viande ne produit pas de récompense immédiate. Or, le cerveau aime les résultats concrets et rapides. Dans le doute ou face à un effort non gratifiant, il choisit… de ne rien changer.

L’inertie des habitudes et la puissance de l’environnement social

Changer ses habitudes revient à déprogrammer un comportement automatisé, ancré dans des routines parfois anciennes. Une habitude, c’est un comportement que l’on répète dans un contexte donné jusqu’à ce qu’il devienne réflexe. Par exemple, prendre sa voiture pour aller au travail, même si une alternative en transport existe, reste souvent une question de réflexe plus que de choix conscient. Modifier cela demande une phase de "déconditionnement" qui peut générer du stress, de la frustration, voire une impression d’échec.

Mais il n’y a pas que notre cerveau en jeu. Notre environnement social est un puissant levier (ou frein) au changement. Adopter des comportements écolos dans un groupe qui n’en a pas l’habitude peut générer du malaise, voire de la moquerie. On parle alors de pression normative : ce besoin inconscient de se conformer aux comportements du groupe. Ainsi, même les individus très engagés écologiquement peuvent freiner leur transition s’ils se sentent isolés ou en décalage avec leur entourage. Le regard des autres, en entreprise comme dans la sphère privée, joue un rôle souvent sous-estimé dans la capacité de chacun à passer à l’action.

Le sentiment d’impuissance et la fatigue décisionnelle

Un autre frein puissant au changement réside dans le sentiment d’impuissance. Face à l’ampleur de la crise climatique, de nombreux individus se sentent découragés : “À quoi bon ? Ce n’est pas mon geste qui va sauver la planète…”. Ce biais cognitif, appelé effet d’inutilité perçue, conduit à l’inaction par résignation. C’est particulièrement vrai lorsque les messages environnementaux insistent uniquement sur la gravité de la situation sans donner de solutions concrètes ou accessibles.

En parallèle, le poids des décisions quotidiennes joue un rôle clé. On parle ici de fatigue décisionnelle : plus une personne prend de décisions dans la journée, moins elle a d’énergie mentale pour faire des choix “éthiques” ou différents. Après une journée de travail chargée, le cerveau cherche des raccourcis mentaux : il va opter pour la solution la plus simple, pas forcément la plus durable. C’est ainsi que les bonnes résolutions s’étiolent entre 18h et 20h, quand on choisit un plat industriel au lieu de cuisiner, ou un trajet en voiture au lieu d’une marche.

Et maintenant ?

Comprendre ces freins est essentiel non pas pour s’auto-flageller, mais pour mieux les contourner. Miser sur la progressivité, la répétition, et l’effet collectif peut faire toute la différence. En entreprise, des démarches ludiques et collectives, comme celles portées par Energic, permettent d’ancrer les bons réflexes dans un cadre bienveillant, stimulant et non culpabilisant.

Changer ses habitudes est un parcours semé d’embûches, mais c’est aussi une formidable opportunité d’aligner nos valeurs avec nos actions. Et ça, notre cerveau peut l’apprendre !

Et si on en discutait ?

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